Contexte
L’héritage de l’évêque Vital-Justin Grandin a été reconsidéré ces dernières années à la suite de la publication du rapport final de la Commission de vérité et réconciliation (CVR) du Canada. Monseigneur Grandin (1829-1902) est un prêtre et évêque catholique romain qui a œuvré dans l’Ouest canadien d’environ 1854 à 1902.
Il est connu pour avoir défendu les Métis dans les jours précédant la Rébellion du Nord-Ouest (1885). En 1890, il a ordonné le premier prêtre métis du nord-ouest et fondé le Petit Séminaire de la Sainte-Famille à St-Albert pour aider à établir un clergé métis (vers 1900). Il a également défendu les droits linguistiques des francophones dans l’Ouest canadien. L’évêque Grandin croyait que les Premières Nations devaient être « civilisées » et considérait les pensionnats autochtones, particulièrement les écoles industrielles, comme le moyen d’accomplir cette mission.
Le nom « Rue Grandin Street » remonte à 1876, précédant la municipalité rurale de Saint-Boniface, qui a été établie en 1880.
Plus tard, le conseil municipal de Winnipeg a adopté le nom « boulevard Bishop Grandin » lorsqu’il a approuvé une recommandation du comité de l’environnement lors de la réunion du conseil municipal du 19 juillet 1978. Le procès-verbal de cette réunion indique :
« Le nom attribué au corridor [le “corridor St. Vital–Fort Garry”, comme on l’appelait pendant les travaux], “boulevard Bishop Grandin”, semble être le plus approprié d’un point de vue historique. L’évêque Vital-Justin Grandin, un assistant de l’évêque Taché, a participé au développement des colonies des secteurs de Saint-Vital et de Fort Garry au milieu des années 1880. »
Dans les dernières années, on a questionné l’héritage de l’évêque Grandin. En plus des 94 appels à l’action, le rapport du CVR incluait un historique détaillé du système des pensionnats autochtones du Canada et indiquait que l’évêque Grandin a mené la campagne en faveur des pensionnats autochtones. Il a demandé au gouvernement fédéral d’augmenter les subventions accordées aux pensionnats et a encouragé la construction d’écoles industrielles dans l’Ouest canadien.
Comme nous l’a rappelé une Aînée du cercle du savoir autochtone sur les noms, la citation suivante portant sur l’objectif des pensionnats autochtones a été attribuée à l’évêque Vital Grandin :
« [N]ous leur inspirerons pour ce genre de vie un dégout prononcé, en sorte qu’ils sont humiliés quand on leur rappelle leur origine. »
En réponse à ces propos, elle a déclaré : « J’ai gagné; je n’ai jamais perdu ma langue. »