Épandage des biosolides

Les biosolides sont des sous-produits solides, riches en éléments nutritifs, en provenance du traitement des eaux usées. Aux stations de traitement des eaux usées, les matières solides sont extraites des eaux usées liquides. Ces matières, appelées boues, sont composées principalement de matières organiques. Elles sont traitées et déshydratées. Une fois traitées, ces matières solides sont appelées biosolides.

Aux stations de traitement, les eaux usées subissent une série de processus d’épuration au cours desquels les matières solides sont séparées des eaux usées liquides. Les matières solides, appelées boues, subissent par la suite un processus de digestion biologique. Les eaux excédentaires sont ensuite enlevées au cours d’un processus de déshydratation. Les matières solides résultantes s’appellent biosolides. Veuillez visiter la page Web sur les stations de traitement des eaux usées de la Ville de Winnipeg pour plus de renseignements sur les processus de traitement.

Oui. La production, le transport, l’utilisation (y compris la valorisation) et la gestion des biosolides sont régis par la Province du Manitoba. Au Manitoba, on encourage la valorisation et les pratiques durables.

Environ 47 000 tonnes humides (12 800 tonnes sèches) de biosolides ont été produites en 2016. Reportez-vous aux rapports annuels de conformité visant les biosolides pour de plus amples renseignements.

Avant le 1^er janvier 2011, la Ville de Winnipeg épandait une partie des biosolides sur des terres agricoles. Les biosolides étaient livrés, épandus et incorporés aux terres agricoles sans frais pour les propriétaires. En 2010, environ 48 % des biosolides de Winnipeg ont été épandus; le reste a été envoyé à l’installation de gestion des ressources du chemin Brady.

En janvier 2011, on a mis terme au programme d’épandage en raison de changements apportés à la Loi sur la protection des eaux (Manitoba). Le règlement mis à jour interdit l’épandage en hiver et réduit la dose d’application de biosolides sur les terres agricoles permissible.

En 2014, la Ville a achevé son plan directeur sur les biosolides, lequel préconisait plusieurs stratégies permettant de valoriser les biosolides. À l’heure actuelle, la Ville poursuit trois stratégies de valorisation des biosolides :

• En mai 2015, la Ville a amorcé un projet pilote de compostage visant une partie des biosolides. Le compostage des biosolides résulte en un produit final stable, riche en matière organique, qui peut servir comme amendement de sol.
• La Ville élabore un programme d’épandage des biosolides. Le projet pilote, au cours duquel 5 000 tonnes humides de biosolides seront épandues, est prévu pour l’automne 2017.
• En 2017, on prévoit la réalisation d’un projet pilote où une partie des biosolides et d’autres matières résiduelles seront utilisées pour la fabrication de terre. Celle-ci serait utilisée pour couvrir les matières de l’installation de gestion des ressources du chemin Brady.

Selon la version modifiée de Loi sur la protection des eaux (Manitoba), les biosolides en provenance des eaux usées de la Ville de Winnipeg doivent être valorisés et les éléments nutritifs récupérés et recyclés au maximum.

Le recyclage des biosolides est forcément avantageux et constitue un élément clé de la gestion durable des ressources. Les biosolides contiennent de précieux éléments nutritifs ainsi que des matières organiques pouvant améliorer la qualité du sol. Les biosolides peuvent également améliorer les rendements agricoles et réduire l’érosion du sol et du besoin d’engrais chimiques. L’épandage est une pratique répandue au Canada et dans le monde entier.

Les biosolides sont une ressource locale et renouvelable. Les biosolides contiennent des éléments nutritifs à libération lente essentiels pour la croissance des plantes. Les biosolides ajoutent des matières organiques enrichissantes au sol qui améliorent sa capacité d’absorber et de retenir l’humidité. De plus, l’utilisation des biosolides réduit le besoin d’engrais chimiques.

De plus, le recyclage des biosolides maintient ceux-ci hors des décharges, ce qui réduit le besoin de lieux d’enfouissement, et diminue la production de méthane et d’autres gaz à effet de serre.

Plusieurs formes de biosolides existent, et ils varient selon le processus de traitement qu’ils ont subi. Les biosolides qui serviront au programme d’épandage ressemblent à du sol noir et fin dont la teneur en solides est d’environ 25 % en poids.

Oui, les biosolides dégagent une odeur. Le programme d’application des biosolides sera réalisé en conformité avec tous les règlements applicables, et la Ville continuera à se pencher sur des méthodes permettant d’atténuer les odeurs.

Les producteurs agricoles se servent des biosolides pour améliorer la croissance et le rendement des cultures. Les biosolides contiennent des éléments nutritifs nécessaires à la croissance des cultures et aident à reconstituer la matière organique du sol qui a été appauvri au fil du temps.

Les cultures peuvent absorber l’azote et le phosphore des biosolides de façon très efficace puisque les éléments nutritifs sont libérés lentement au cours de la saison de croissance. Ainsi, les cultures peuvent absorber les éléments nutritifs au fur et à mesure qu’elles poussent.

La Province du Manitoba énonce les restrictions en matière de cultures dans les permis délivrés en vertu de la Loi sur l’environnement et visant les programmes d’épandage. Les produits suivants peuvent être cultivés dans les trois ans suivant l’épandage de biosolides : céréales, cultures fourragères, plantes oléagineuses, pois, soja, lentilles et maïs. L’épandage des biosolides est interdit sur les végétaux comestibles directs (p. ex. pommes de terre, carottes, oignons).

Au Manitoba, les biosolides sont épandus selon la dose agronomique prescrite dans le Règlement sur la gestion des nutriants (Manitoba), qui est adaptée aux besoins des cultures. Les biosolides libèrent lentement leurs éléments nutritifs, ce qui protège contre les effets du ruissellement superficiel sur l’eau souterraine. Une fois épandus, les biosolides peuvent être enfouis dans les six premiers pouces de sol, laissant peu de traces visibles à la surface.

Au Manitoba, la quantité de biosolides pouvant être épandus varie en fonction du site. Le Règlement sur la gestion des nutriants (Manitoba) expose la quantité de biosolides permissible ainsi que la période pendant laquelle ils peuvent être épandus. Ceux-ci sont influencés par les besoins nutritifs de la culture, la quantité d’éléments nutritifs déjà présents dans le sol ainsi que la quantité d’éléments nutritifs dans les biosolides. Les doses d’application sont établies et gérées par un agronome professionnel inscrit.

L’épandage des biosolides présente des risques minimes pour la santé des humains et de l’environnement, à condition que tous les règlements soient respectés. Cela a été attesté par de nombreuses études, y compris celles réalisées par l’United States National Academy of Sciences et la Water Environment Association of Ontario.

Au Manitoba, les normes suivantes s’appliquent à l’épandage des biosolides :

• le contrôle des biosolides et du sol aux sites récepteurs;
• des doses d’application basées sur les conditions précises du site;
• l’épandage à une distance minimale précisée des maisons, des puits, des corps d’eau, etc.;
• des périodes d’attente obligatoires pour la moisson ou le pâturage suivant l’épandage;
• le contrôle du sol pour les trois ans suivant l’épandage.

Les scientifiques, les experts en matière de santé et les agronomes revoient continuellement les exigences et les normes réglementaires applicables aux biosolides afin d’assurer qu’elles protègent la salubrité des aliments ainsi que la santé des humains et de l’environnement. Des révisions sont apportées au besoin, en tenant compte de nouvelles technologies ou données scientifiques.

L’épandage des biosolides présente des risques minimes pour la santé de l’environnement, à condition que tous les règlements soient respectés. Le programme d’épandage de biosolides sera conforme à tous les règlements provinciaux, y compris le Règlement sur la gestion des nutriants (Manitoba).

Le Règlement sur la gestion des nutriants vise à protéger la qualité des eaux en encourageant une application responsable des éléments nutritifs. Le règlement a défini des zones où l’épandage des biosolides est autorisé. Les biosolides ne peuvent pas être épandus dans les zones tampons, qui englobent les terres situées près des corps d’eau, des milieux humides, des caractéristiques d’eaux souterraines, les zones inondables, etc.

Le permis délivré en vertu de la Loi sur l’environnement impose un taux maximal de concentration accumulée dans le sol relativement aux neuf métaux suivants : l’arsenic, le cadmium, le chrome, le magnésium, le plomb, le mercure, le nickel, le cuivre et le zinc. Tous ces métaux sont naturellement présents dans le sol. Un grand nombre d’entre eux, dont le magnésium, le cuivre et le zinc, sont considérés comme des oligoéléments pour les cultures. Le taux de concentration de base des métaux doit être pris en compte lorsqu’on mesure la concentration accumulée dans le sol.

De plus, le programme suivra les lignes directrices sur la qualité du sol du CCME, qui indiquent les taux maximaux acceptables de concentration de métal dans le sol. Les lignes directrices sur la qualité du sol sont des limites scientifiques spécialement établies pour chaque substance aux fins de la protection de l’environnement et des humains. Les lignes directrices tiennent compte des différents récepteurs et des modes d’exposition potentiels, dont l’absorption par les plantes de contaminants contenus dans le sol, dans des contextes d’utilisation différents, y compris l’agriculture. Pour chaque substance, les lignes directrices se basent sur la valeur la plus basse et la plus modérée qui résulte de l’approche basée sur l’environnement et la santé humaine. Pour de plus amples renseignements sur les lignes directrices se rapportant à la qualité du sol ainsi que sur les conséquences pour les plantes, le bétail et la santé humaine, veuillez visiter le site Web du CCME.

Les SPFA sont un groupe de produits chimiques dont on se sert pour fabriquer divers produits tels que les produits antitaches, les produits ignifuges et la batterie de cuisine antiadhérente.

Des études récentes ont indiqué que les SPFA peuvent demeurer dans l’environnement longtemps, ce qui augmente les possibilités d’exposition. Le gouvernement du Canada donne des renseignements sur les effets sur la santé de l’exposition aux SPFA.

La réduction à la source est la meilleure façon de remédier aux problèmes environnementaux associés aux SPFA. Nous nous tenons au courant de la recherche effectuée relativement aux SPFA dans le domaine des biosolides et adopterons les pratiques exemplaires de l’industrie à mesure qu’elles sont mises au point. Le gouvernement du Canada et l’United States Environmental Protection Agency (USEPA) y travaillent présentement. D’autres renseignements sur les progrès réalisés sont donnés aux pages suivantes :

• Page d’accueil et mesures de lutte contre les SPFA du site Web de l’USEPA : https://www.epa.gov/pfas
• Page sur les SPFA du gouvernement du Canada : https://www.canada.ca/en/health-canada/services/chemical-substances/other-chemical-substances-interest/per-polyfluoroalkyl-substances.html